Edito de Charles Melman : Le populisme contre « les élites »

La campagne avait commencé avec Trump. Les ennemis du peuple, ses trompeurs, étaient « les élites » qui se croyaient la charge d'analyser pour lui les situations afin d'en situer les causes et les remèdes. La sagesse populaire n'avait pas besoin de ces masturbateurs du cerveau pour savoir ce qui était bon pour le pays : l'honneur national et l'enrichissement individuel étaient les objectifs propres à le satisfaire, au détriment de tout projet humaniste. Ces fins, ce ne sont précisément pas celles du populisme chez nous, dont les revendications sociales immédiates dominent, quoique avec ce même caractère : dénonciation des analyses économiques et politiques qui « enfument » et dont les conclusions austères paraissent écrites à l'avance. Aux avant-postes, les journalistes sont ainsi régulièrement dénoncés, en dépit de leurs sympathies manifestes pour le mouvement. Il ne nous appartient pas de juger la qualité de leur travail, mais la dénonciation de ses procédures au profit de la simplicité et de l'immédiateté des réactions, peut inquiéter.

 

Charles Melman
12/05/2019